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Pièce Sombre :

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Salle des Archives :

Les films...
Qu'ils nous permettent de nous évader, qu'ils nous fassent rêver, rire, pleurer ou qu'ils nous irritent au plus haut point, ils sont l'émotion à l'état pur...
Alors Moa, je veux en parler, partager et avoir ton avis, Ô Hôte Curieux !

Quant à la lecture, plaisir solitaire, je découvre peu à peu que chacun recherche quelque chose de différent en ouvrant un livre... Quoi ? Telle est la question...
Je ferai ici un compte-rendu absolument pas objectif des livres qui se sont soumis à ma pupille...

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16 juil. 2010

Complètement Gaga

Certes, ceci n'est pas et ne sera pas dans les habitudes de cette taverne, d'afficher un fond qui n'a rien à voir avec des chansons à boire, mais je suis tombée sur cette vidéo, et je ne puis m'empêcher de te la soumettre, Ô Hôte Musical...
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Lady Gaga, depuis quelques temps, on ne parle que d'elle...
Et si au vue de son premier clip, je la considérais comme une énième poupette qui ne se plait que fortement dévêtue, force est de constater qu'elle est plus que ça... Je la vois davantage comme une demoiselle audacieuse, très graphique, qui ne se prend pas au sérieux et qui joue à fond son personnage. Et ça marche, la preuve : on la connait, qu'on la critique ou qu'on l'adore, on sait qui elle est, et on n'est pas prêt de la confondre avec quelqu'un d'autre !
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Mais ceci, Ô Adoré, ceci serait presque mieux que l'original.
Note la chorégraphie...
Moa je suis fan.
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Adorables Ossements

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Lovely Bones, de Peter Jackson
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avec Saoirse Ronan, Marc Wahlberg, Stanley Tucci, Rachel Weisz...
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10 février 2010
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Enfin, je l’ai vu ! Etant donné que je suis toujours un peu à la ramasse au niveau culturel en ce moment, ceci est un événement ! héhé
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Lovely Bones… Quelle ode à la vie ! C’est étrange de dire ça sur un film qui raconte le meurtre sauvage d’une jeune demoiselle par un de ces voisins en apparence tout-à-fait normal… Susie Salmon, « like the fish », n’est pourtant pas totalement partie dans ce Paradis si tendrement recherché. Elle restera là, à regarder les vivants, tiraillée entre son désir de vengeance et sa volonté de tourner la page. Alors elle éclairera sa famille, leur soufflera l’intime conviction… qu’elle est là… qui il est, lui…
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Ceci dit, ce n’est pas un banal film de fantôme où le défunt ne peut pas partir vers la Lumière { la fameuse, j’ai envie de dire, avec un arrière-goût âpre, acre ou âpre, ou acre dans la bouche…^^ } et ne trouvera le repos qu’une fois justice faite…
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C’est un film rempli de poésie. Nous, spectateur, voyons l’intrigue sous l’angle de ceux qui restent, puis doucement, nous glissons vers le monde parfait et fantastique des morts, celui de Susie. Celui d’où, dans un esthétisme qu’on ne peut que remarquer, elle guette ceux à qui elle tient, et admire en jurant contre l’injustice d’être privée de ce qu’elle ne connaitra jamais…
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Mais au milieu de cet arrière-goût de cendres se cache un brin de rire, un soupçon d’espoir, un relief de sourire tendre dans l’obscurité.
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Sans jamais tomber dans le pathos où il serait facile de tous nous faire pleurer pendant deux heures [ le simple fait de nous montrer la douleur des parents qui viennent de perdre leur enfant et qui vivent à côté du meurtrier me suffirait, en tout cas ], ce cher Peter insufle à son bébé tant de beauté et de délicatesse que ça en devient déconcertant.
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Puisqu’il fait passer la barbarie du meutre et la haine vengeresse de la victime en second plan. Ceci n’est pas l’essentiel. L’essentiel, c’est ceux qui restent ; et ce qui reste. C’est l’innocence.
Et malgré tout, la vie continue…
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Un très très beau film, simple et pourtant finement mené… tout en tendresse…
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Tiré d’un roman d'Alice Sebold : La Nostalgie de l'ange.

Men in Blue

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AVATAR, de James Cameron
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avec Sam Worthington, Zoe Saldana, Sigourney Weaver...
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16 décembre 2009
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Il parait que c’est le film le plus cher ; il parait que c’est un événement cinématographique ; alors moa, brebis écervelée, j’y suis allée.
Inquiète, quelque peu, de ce que j’allais voir, mais à un prix moindre parce qu’en ce moment, c’est opération spéciale 7è art, il faut bien s’y rendre, pour pouvoir critiquer.
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Et AVATAR, eh bien… comment dire… n’est pas aussi sensas’ qu’on le dit.
Les belles images en synthétique ne font pas le scénario, Hélas !
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Et quand James Cameron nous sert une histoire en vu et revu, évidemment, on en ressort quelque peu déçu…
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Comment te dire sans révéler ce que tu ne puis que deviner au fil du visionnage…
AVATAR, c’est une histoire qui se passe en 2100 et des brouettes. Les hommes de la Terre, tes héritiers, convoitent le minerais de la planète Pandora, peuplée de géants bleus, répondant au nom étrange de Na’vi. Afin d’entrer en contact avec les autochtones, les humains ont crée des avatars donc, des répliques de Na’vi, avec un mélange d’ADN humain et extra-terrestre, contrôlés par un esprit humain. Tu vois comment ça marche, dans Matrix ? Néooooooooooooooo sous la pluie (avec ses 15 « o » réglementaires) contrôle son lui en soutane, branché dans une machine. Ben dans AVATAR, ça marche pareil.
Bref, le héros, handicapé de son état, se retrouve à contrôler un géant bleu qui lui n’a aucun problème de jambes… Note l’effet que ça va lui faire. Sa mission : recevoir la confiance des Na’vi afin de les obliger à quitter leur village, construit bizarrement sur la plus forte concentration de minerais qui vaut bonbon sur la Terre. Comme c’est beuzarre ! Mais c’était sans compter sur les croyances de ces guerriers azurés, basées sur une communion harmonique avec leur Mère la terre, grand-mère feuillage et arrière-grand-mère Nature. Mais les Hommes, militaires de carrière (… tout est dit…) ne pensent qu’à une chose : on va tout faire péter colonel !
Bien, la base est là.
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S’en suit une série de clichés qui durera jusque la fin. Plus aucune surprise, plus aucun étonnement, pas vraiment non plus d’émerveillement. Pourtant, à ce niveau là, je suis plutôt bon public.
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Mais la magie n’est pas. Ou si elle était là, elle fut surtout occultée par des scènes aussi plates que déjà mijotées dans des centaines de films. Tu veux des exemples ? En voilà : le héros, partant looser, va finir par obtenir l’amour de la fille du chef du clan, si ce n’est mieux ; ladite fille, guerrière renommée, va frôler 159 fois la mort mais va s’en tirer sans une égratignure, toujours sauvée in extremis par son cher et tendre qui tombe pile poil toujours au bon moment ; le futur roi du clan ne va pas faire long feu, je te laisse deviner pourquoi ; le duel à la fin… surprenante ! Haha ! au beau milieu des explosions entre le gentil et le méchant, et j’en passe… Même les hommes-machines rappellent du déjà-vu…
Tu vois, c’est dommage qu’avec autant de moyens, on en oublie la magie !
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Pour arriver à une conclusion écolo même pas choquante comme quoi les hommes sont des bourrins qui pourrissent la planète pour une poignet de billets. Ça, on le savait, et pour un tel soit-disant « événement de la Toile », on se serait attendus à mieux. C’que j’en dis…
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Ah non, il y a une chose qui ne passe pas inaperçu, toutefois : le virtuel, mon Cher, le virtuel sort vainqueur… Une fois de plus…
*soupir*

12 juil. 2010

Et ce que je redoutais...

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Toutes ces années, j'ai cherché à comprendre. Avec eux, nous avons cherché à comprendre. Pendant que d'autres jouissaient à l'idée de nous rouler dans la farine...
Mais bonnes âmes que nous sommes, nous avons accepté, docilement, suivant les moindres miettes d'indices qu'ils daignaient nous fournir.
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C'était drôle, au début, c'était même passionnant, puis addicts nous sommes devenus, trop avides de savoir ce qui se cachait derrière l'Île.
Trop passionnées peut-être, trop inventifs...
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Je n'ai absolument pas envie de m'étendre sur 3 km sur la fameuse Fin que nous avons attendue pendant six ans.
Je résumerais le tout en un mot : décevant jusqu'au bout.
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Oui, ça fait quatre mots ! Pis je vais même en rajouter, tiens, puisque tu cherches un coup de tatane dans ta gueule !
Parce que ce que je redoutais arriva... J'en attendais tellement...
Comblée ? ha, je coche "non", frustrée, je mets trois croix !
Pourquoi, tu oses demander ???
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Peut-être bien parce que, à mon sens, pour moa, selon mon sentiment personnel, là, au sortir du visionnage complet de l'ultime saison, tout à été fait en vain !
Je cherchais une jolie fin, il n'y en a pas.
Je cherchais un sens, il n'y en a pas. C'est peut-être bien ça le plus terrible...
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Si je dois y laisser mes dernières larmes, ce sera de dépit...
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Et si je fais dans l'hyperbole, ce n'est qu'un peu... Parce que nous balancer cette fin, ils n'en avaient pas le droit ! Parce que jusque là, cette saison 6 nous apportait son lot d'émotion sincère et de moments franchement grands et poétiques. Et si je m'enflamme en maugréant sur tout ce qui peut toucher à Lost, c'est peut-être bien parce qu'elle m'allait droit au cœur, cette série... 
Et ce qui m'est apparu... au final... ne me plait guère...
Néanmoins, elle va me manquer...
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Mais j'ai quand même sacrément envie de crier ! RAAAAAAAAAAAAAAAAHHHH... { et son hurlement retentissant s'évanouit dans la pénombre de la forêt de bambou ! Ou dans le bouchon de la Source Sacrée Divine, Merveilleuse et Protectrice contre l'Ombre ! Foutage de gueule... }
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Ayé, j'ai trouvé une belle fin pour cet article : "son of a bitch" !
hihi...

7 juil. 2010

Aladdin, prince de l'île [ ??? ]

J'avoue, il va m'être difficile de penser à autre chose qu'à cette ignominie de série qui hante mon esprit depuis 6 ans, et encore plus depuis hier mais je vais essayer, je dis bien essayer, de faire abstraction de tous ces mensonges et manipulations et tentatives de décryptages de tous les desseins cachés qui font se mouvoir les vieux de la vieille hantant l'île...
Mais c'est pô facile...
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On est humain après tout !
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Passons.
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Aladdin, de John Musker & Ron Clements
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avec Scott Weinger, Robin Williams, Linda Larkin
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10 novembre 1993
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Je ne suis pas particulièrement fan de Walt Disney, avouons-le. Il parait même que c'était une raclure ce type, sans vouloir offenser personne... En fait, je connais quelqu'un qui connait quelqu'un qui connait quelqu'un qui a entendu dire que Monsieur Walt Disney était un sale type, et qui, par dessus le marché, n'aimait pas les enfants. Non pas que ce dernier point soit méprisable, après tout, ces machins roses ne peuvent pas être aimés de tout le monde, mais quand on crée des dessins-animés pour les enfants et qu'on aime pas les enfants, ça peut paraitre bizarre... un peu... des fois... on disait...
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Mais là n'est point le sujet. 
Le sujet, c'est que personnellement, il y a deux Disney que je pourrais voir et revoir indéfiniment !
J'ai nommé Aladdin en premier lieu mais qui arrive en deuxième mais aussi et surtout qui sera présenté incessamment sous peu, et Le Roi Lion qui est premier, tu l'aura comprit !
Ceci dit, Le Roi Lion n'est plus diffusé en dvd, ce qui est fort dommage, entendons-nous bien. Donc si tu veux me faire un cadeau un jour, sache que celui-ci est parfaitement approprié.
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En même temps, je le trouve super classe ce dessin animé, Aladdin je veux dire. Ça fait partie des choses qu'on ne peut expliquer, et puis je n'ai même pas à te le présenter, parce que tout le monde connait. C'est comme si je me mettais à raconter l'histoire du plus Bô Film de tous les Temps ! Ce serait idiot. Et inutile. Et me ferait perdre de la salive virtuelle pour rien. Donc ça sert à rien.
En conséquence, tu te demandes, Ô Hôte Avisé, pourquoi parler d'Aladdin si c'est pour ne rien en dire, si ce n'est que je l'aime bien, mais que, en Ivrogne Affranchi, tu t'en balances la courgette par dessus l'épaule de savoir cela comme de ta première dent de lait.
Je comprends et je suis même complètement d'accord.
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Sauf qu'on va chanter ensemble, et même que si tu veux pas chanter avec moi, beh tant pis, je chanterais ensemble toute seule, très peu m'importe ton mauvais caractère !  
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En même temps, je viens d'apprendre que chérichou Daniel était le fils de Widmore, et encore, s'il n'y avait que ça ! ; comment veux-tu que je parle, et encore moins note autre chose que tout ce qui me hante l'esprit après tant de trucmuches !!!
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Bande de veinards, dégagez l'passageuh...

1 juil. 2010

A Jamais Eschatologie

End of the World par PLuSSbjk

Pourquoi cette fascination pour la Fin ?
Depuis que nous échangeons des mots, des idées, des pensées profondes, je me découvre un attrait violemment excitant, cérébralement étrange pour tout ce qui touche à la Fin. Oui, bien sûr, tu l’avais remarqué, Ô Hôte Assidu. Pas la fin de l’Être, mais du monde, évidemment. ( Enfin, dire « du monde » est quelque peu prétentieux, des hommes, entendons-nous. ) Bien sûr, je me traîne une idée légèrement romantique de la fatidique évidence…
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Peu importe comment ça arrivera. Bien que j’aie ma petite idée de la chose, et si tu me le demandes, je t’en ferait part immédiatement dans la seconde qui suit… Bon d’accord, puisque tu insistes, approche donc ton oreille… Sans vouloir jouer les prophètes { n’y vois aucune allusion à… }, elle se caractérisera certainement par une panne électrique, électromagnétique ou un autre truc en « -ique » qui plongera la Terre dans le chaos. Imagine juste une seconde : plus d’Internet, plus d’électricité, plus rien de tout ce qui nous parait indispensable et qui n’est que superflu !!! Je ne dis pas que c’est ceci, la tragédie évanescente qui va irradier la planète, mais ce sera le déclic. Les gens s’occuperont du reste. Et le temps qu’on se rende compte que ce truc en « ique » qui a pété ne reviendra plus, on sera tous devenu cannibales !!!
Bon peut-être pas. Cannibales. Mais on s’occupera de tout mettre en œuvre pour s’autodétruire… Hum vision sublime ne trouves-tu pas ?
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Et de là, je vais te faire une transition de malade avec un film, qui est aussi un livre, parce que la représentation de la Fin passe par ces deux médias, j’en ai peur. { Et aussi par la télé maintenant, avec cette horrible interprétation du calendrier Maya et de la cupidité et de la bêtise humaines dans toute leur splendeur qui fera l’objet d’un autre billet, si tu me le permets… }
Présentement, je préfère me focaliser sur une vision succincte de la chose.
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La Route,
 de John Hillcoat
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avec Viggo Mortensen, Kodi Smit-MacPhee, Guy Pearce...
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2 décembre 2009
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Tu connais ?
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J’en avais vaguement entendu parler, sans m’y arrêter. Bizarre.
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Jusqu’au moment où je suis tombée sur la quatrième de couverture dudit bouquin, laquelle commence ainsi : « L’apocalypse a eu lieu. » Là, mon regard accroche. « Le monde est dévasté, couvert de cendres et de cadavres. » Là, je l’ai acheté.
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Étrangement, je crois qu’il n’y a rien de mieux pour décrire cette vision terriblement primaire mais néanmoins… atroce, pour les petits êtres fragiles que nous sommes.
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La suite du résumé ( je serais bien incapable d’en faire un autre ) : « Parmi les survivants, un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d’objets hétéroclites. Dans la pluie, la neige et le froid, ils avancent vers les côtes du Sud, la peur au ventre : des hordes de sauvages cannibales terrorisent ce qui reste de l’humanité. Survivront-ils à ce voyage ? »
Bien que je n’ai pas encore lu le roman de Cormac McCarthy, le film ( avec Viggo !!! ) fait désormais partie de ceux qui sont passé devant mes yeux ébahis.
Et là que dire ?
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Je ne pourrais t’affirmer que c’est un film super ! Ni qu’il était nul. Je ne pense pas le regarder une deuxième fois. Mais je ne regrette aucunement de l’avoir vu une fois. Mieux : j’aurai raté quelque chose si j’étais passée à côté.
Parce que voilà, c’est ce qu’il a évoqué en moa que je veux garder, cette vision de l’homme après la Fin.
Cette idée, ce concept, je l’ai trouvé magnifique ! Au sens premier du terme. Magnus magnum. Hihi.
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Parce que pour commencer, on ne sait pas ce qui a causé l’apocalypse, si je puis dire. Loin des films catastrophes où on en prend plein les mirettes, le cataclysme passe ici au second plan, car ce n’est pas lui l’important. L’important, c’est l’homme, et tout ce qu’il peut trimballer d’espoir ou de désespoir.
L’important, c’est sa survie dans un monde dévasté.
L’important, ce sont les questionnements terribles qui se placent face à lui, telles des barrières enflammées des Enfers !
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Survivre dans un monde dévasté ! Je ne sais pas toa, mais personnellement, ça me fait tiquer. Pourquoi devrait-on survivre dans un monde dévasté ?
Toute la question est là : pourquoi continuer ?
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On ne sait pas ce qu’il y a ailleurs. On sait juste qu’ici, ce n’est plus vivable. On sait juste qu’ici, on se retrouve face à nos congénères qui, n’ayant plus rien à manger, se rabattent sur leurs voisins.
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Il n’y a plus de notion de lendemain.
Ni même de « monde ».
On espère juste.
On espère juste que là-bas, au bout de la route, il y ait quelque chose. Quoi ? On ne se l’imagine même pas. C’est trop demandé. Mais en fait, au final, on ne sait pas.
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The End is close par zzentry
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Tu imagines la force qu’il faut pour continuer a se traîner la liquette dans les décombres de ce qui fut jadis la vie ?
Tu imagines la force qu’il faut pour ne pas succomber aux pleurs et à l’obscurité qui a subitement envahi ton quotidien ?
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Un quotidien de peur et d’incertitude…
C’est ça qui est grand. C’est ça qui est bô !
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C’est cette faculté complètement folle qui consiste à te faire avancer dans le noir, alors que rien ne t’indique que tu trouveras quelque chose au bout de la route, une route physique bien sûr. Rien ne t’indique qu’au Sud, il y ait la vie, la verdure, le soleil. Et pourtant tu avances, porté par on ne sait quel espoir, quelle imagination !
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Fantasme que ceci !
Quelle folie !
Quelle humanité.
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Voilà pourquoi, je crois, le monde post-apocalyptique, comme on se plait à l’appeler, m’attire avec une si étrange force. Pour cette grandeur qui ressort du Néant.
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Pour cette prestigieuse notion d’espoir qui apparaît alors que la plupart des organismes vivants se diront qu’il vaut mieux s’éteindre, qu’il faut cesser de lutter.
Pour le meilleur de l’Homme qui ressort alors qu’il gît dans le pire…
Pour cette poésie qui survit alors qu’il n’y a même plus de sourire.
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« Comment saurait-on qu’on est le dernier homme sur Terre ? »
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Inauguration

Histoire de fêter le Premier Juillet, j'ai décidé d'inaugurer une nouvelle pièce...
Ça manque de trouvères ici, de ceux qui illustrent nos conversations, qui camouflent tes médisances, ou qui couvrent simplement le silence des mouches !
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Alors voilà, place au fond sonore...
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Yves Jamait - Jean Louis

Inspiration des Heures

Roman "classique"
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Mrs Dalloway
de Virginia Woolf
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Gallimard, coll. « Folio », poche
358 pages
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Si tu n’aimes pas les longs monologues intérieurs, Ô Hôte, ce livre n’est pas pour toa. Si tu n’aimes que ce qui bouge, ce qui trahit, ce qui brûle et ce qui secoue, ce livre n’est pas pour toa, Ô Adoré. Si tu ne veux pas prendre ton temps, passe ton chemin.
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Parce que Mrs Dalloway est un roman avec lequel on flâne, dans lequel on puise une phrase pour en apprécier toute la portée, sa poésie, sa consistance, son sens et ses répercutions…
Pour preuve : une journée se passe en quelques 350 pages… Une journée type dans la vie de Clarissa Dalloway, épouse de Richard, qui s’apprête à donner une soirée, une de ces si belles réceptions dont elle a le secret et qui font sa réputation.
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Là, elle va acheter des fleurs, et s’arrête sur un détail, médite dessus, laisse ses pensées vagabonder en tous sens et son attention s’attarder sur des impressions, des sentiments, des expressions…
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Et puis la narration change subtilement de narrateur, et l’on capte les pensées d’un passant, lui aussi serait-il invité à la fête de ce soir ? Rien n’est moins sûr, dans toute cette évanescence de bulles de savon dispatchées, s’évaporant sans qu’on ait le temps de les saisir, trop occupées que nous sommes à suivre le cours sinueux des pensées d’untel…
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Ici, elle reçoit Peter Walsh, son amour perdu, celui qui est parti il y a des années, celui qu’elle n’a pas épousé, et je te laisse un morceau choisi par la rédaction, pour que tu saisisses ce dont je veux parler, parce qu’un discours mal fagotté ne vaut pas un extrait directement puisé à la source :
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.......... « Et Clarissa s'était penchée vers lui, lui avait prit la main, l'avait attiré vers elle, l'avait embrassé - elle avait, en fait, senti son visage à lui contre le sien avant de pouvoir maitriser le brandissement des plumets aux éclairs d'argent qui s'agitaient dans sa poitrine comme l'herbe des pampas en pleine tempête tropicale. Puis tout s'était calmé et elle s'était retrouvée lui tenant la main, lui tapotant le genou, et s'était sentie, en se redressant, incroyablement à l'aise avec lui, le cœur léger ; et d'un coup avait surgi comme une évidence : si je l'avais épousé, j'aurais connu cette allégresse à chaque instant.
.......... Pour elle, c'était terminé. Le drap était bien tendu, et le lit étroit. Elle était montée seule dans la tour, laissant les autres cueillir des mûres au soleil. La porte s'était refermée et là, dans la poussière du plâtre écaillé et les restes des nids d'oiseaux, comme le paysage paraissait lointain, et les bruits faibles, glacés (une fois, à Leith Hill, se rappelait-elle), et Richard ! Richard ! avait-elle crié, comme un dormeur la nuit sursaute et étend la main dans le noir pour demander du secours. Il déjeunait avec Lady Bruton, cela lui revint. Il m'a quittée ; je suis seule pour toujours, se dit-elle, croisant les mains sur son genou.
.......... Peter Walsh s'était levé, il était allé à la fenêtre, il lui tournait le dos, et se passait nerveusement un grand mouchoir sur le visage. Il avait l'air imposant, sec, solitaire, ses omoplates maigres soulevaient un peu sa veste ; il se mouchait bruyamment. Emmenez-moi, pensa impulsivement Clarissa, comme s'il prenait incessamment le départ pour un grand voyage ; et puis, la minute d'après, ce fut comme si les cinq actes d'une pièce qui avait été très excitante, très émouvante, étaient maintenant terminés, et qu'elle avait vécu, pendant leur déroulement, une vie entière, qu'elle s'était enfuie de chez elle, qu'elle avait vécu avec Peter et que c'était maintenant terminé. »
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Mrs Dalloway, je suis persuadée qu’on doit le lire au moins une fois dans sa vie, mais pas une fois obligé par l’école, mais quand on se sent prêt. Quand les longues tergiversations ne nous effraient pas ; quand on se sent d’humeur baladeuse ; quand on veut se promener le long de tableaux impressionnistes ; quand on désire des portraits de vie, de la simplicité, de la profondeur d’âme…
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Oui, c’est un livre relativement ardu, mais il y a pire. Et puis, si tu disposes d’un après-midi ensoleillé, d’un banc en pierre sous un saule, de ce cadre calme et Romantique, d’une petite table en fer où trône un service à thé en porcelaine [plein, le service !], il ne te manque qu’une seule chose, et là, tu seras prêt à percevoir la beauté d’un mot, l’intensité d’une idée lancée par madame Woolf.
A bon entendeur…
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Voir aussi le film, The Hours