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Pièce Sombre :

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Salle des Archives :

Les films...
Qu'ils nous permettent de nous évader, qu'ils nous fassent rêver, rire, pleurer ou qu'ils nous irritent au plus haut point, ils sont l'émotion à l'état pur...
Alors Moa, je veux en parler, partager et avoir ton avis, Ô Hôte Curieux !

Quant à la lecture, plaisir solitaire, je découvre peu à peu que chacun recherche quelque chose de différent en ouvrant un livre... Quoi ? Telle est la question...
Je ferai ici un compte-rendu absolument pas objectif des livres qui se sont soumis à ma pupille...

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19 oct. 2010

Kaboom

Kaboom, de Gregg Araki
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avec Thomas Dekker, Juno Temple, Roxane Mesquida...
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6 octobre 2010
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Ca, c'est la trrrrrèèèès bonne surprise de l'année !
Un OVNI indéfinissable, au scénario indéfinissable, que je vais tout de même essayer de te présenter en te donnant l'irrépressible de poser tes fesses au ciné.
Pour commencer, ne regarde pas la bande annonce : elle annonce un truc pire que ces films pour ados en manque de sexe genre American Pie. Ne rend absolument pas hommage à l'œuvre !
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De l'oeuvre j'ai dit ?
Peut-être, oui...
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Par où commencer ?
Je parlais de sexe là, tout de suite : certes, tes chastes yeux ne seront pas épargnés ni par les images, ni par les mots. Normal : on suit les aventures d'un jeune homme de 19 ans, Smith, à la fac. Sa meilleure amie, Stella, lesbienne affirmée, est l'insolence même. Smith se retrouve à coucher avec London, une blonde rentre-dedans, qui prend les choses en main, un soir de beuverie, mais fantasme sur son coloc', un surfeur blond con comme ses pieds.
Le point de départ te semble provoc' et pornographique ?
Tu as raison, Ô Suspicieux Hôte, mais il te faut dépasser tout ceci.
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Car on se retrouve bien vite en présence de rêves prémonitoires, de magie noire, d'énigmes de meurtre, d'enquête sectaire, etc. 
Smith est en effet persuadé d'avoir assisté à l'assassinat sauvage de la jeune fille rousse qui hante ses rêves ! Mais rien n'est moins quant à la véracité de ce fait, puisqu'il avait un peu abusé sur les cookies sous acide, ce soir-là...
Et puis Stella est persuadée que sa nouvelle copine est une sorcière ! Du genre qui peut faire sacrément froid dans le dos !
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Le tout donne un cocktail explosif qui oscille entre parodie et surréalisme. Un film qui mélange tous les genres, qui ne ressemble à rien, mais qui se réfère à tout. Ça part dans tous les sens ; les personnages sont aussi loufoques d'adorables, en bref, jouissif sous toutes ses formes serait le mot.

C'est fou, bête, inouï. 
C'est bordélique, sexy, parano.
C'est macabre, flippant, excitant.
C'est déjanté, mais terriblement délicieux.
Je n'ai qu'une chose à dire : encore !
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Avec une des nombreuses répliques qui restent :
Après que Smith énonce toute une série de "preuves" comme quoi son coloc' doit être homo, ou du moins, bi, sa copine rétorque : "C'est sûr qu'à part sucer des queues sur du Lady Gaga, on fait pas plus gay !"
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J'adôôôreuh !

Maison Volante

Là-Haut, de Pete Docter & Bob Peterson
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avec Edward Asner, Jordan Nagai, Bob Peterson...
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29 juillet 2009
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Comme c'est mignon, ce point de départ : un vieux monsieur, pour fuir l'industrialisation de son quartier, mais surtout pour vivre son plus grand rêve, va tout mettre en œuvre pour mener sa maison, remplie de souvenirs, là où feu son épouse le désirait : en haut des chutes du Paradis, en Amérique du Sud. C'est en Amérique, mais au sud.
Il accroche plein de ballons qui vont soulever sa demeure. La suite est simple : ça se conduit comme un voilier du ciel !
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Hein que c'est charmant ?! La poursuite de ses rêves, l'accomplissement de son existence, l'amitié naissante entre la nouvelle et l'ancienne génération, tout autant de thèmes touchants !
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Forcément, les choses vont se compliquer un peu, ce serait pas drôle sinan ! Il sa devoir se coltiner un scout un peu boulet sur les bords, qui veut adopter toutes les bêtes qu'ils croiseront sur leur long et embucheux chemin : un chien qui parle, un pigeon géant qui ne fait que des "boaaaaah" pour s'exprimer ! Le pauvre papy se traine littéralement tout ce petit monde avec bien du mal. Jusqu'à ce qu'il rencontre le méchant...
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Le tout reste gentillet, sans attachement particulier pour un film qui recycle sans cesse les ingrédients. Ce n'est pas déplaisant au final, c'est sympa une fois quoi !
Pas tellement envie de descendre ce film, ni de le porter aux nues. Il n'y a pas de quoi !
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Juste quelques véritables éclats de rire, avec les chiens, qui sont tout de même bien représentés, lâchant tout ce qu'ils sont en train de faire dès qu'ils ont la sensation qu'un écureuil traine dans les parages. C'est bête. Moa j'aime bien !

Mysterious Skin

Mysterious Skin, de Gregg Araki
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avec Brady Corbet, Joseph Gordon-Levitt, Elisabeth Shue...
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30 mars 2005
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Eh bien voilà, c'est fait. Cinq ans après sa sortie, je l'ai enfin vu.
Tous s'étaient mis d'accord pour dire que ce film était bouleversant, dur, troublant, et noir. Le sujet l'est ; ou comment se reconstruire après avoir subit un grave traumatisme enfant. J'avoue, un synopsis aussi délicat est difficilement traitable : on risque à tout moment de basculer dans un pathétisme faux et pitoyable ou, à l'inverse, dans la caricature sur-jouée et minable.
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Ici, rien des deux. Araki suit parfaitement bien la trame du roman ! [ Et tu sais à quel point je puis être pointilleuse sur le moindre détail, Ô Hôte Scrutateur, surtout quand c'est bien chaud dans mon esprit... ] Les acteurs sont justes. Et donc, là dessus, il n'y a rien à redire.
Mais...
Forcément, il y a un "mais".
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J'ignore si c'est du au fait que je m'étais fait une idée bien précise de la chose, des personnages, de l'ambiance, et caetera, mais je trouve que le film manque cruellement d'émotions. Les scènes se suivent et se poursuivent, des scènes du roman, donc "réelles", si je puis dire, mais elles se déroulent en oubliant le spectateur. On ne s'attache pas aux personnages, et c'est bien là le problème ! Eh oui, quand on décide de parler de la vie et des choix de deux jeunes hommes, c'est triste d'oublier de nous faire passer des sensations et des émotions sur ces-dits choix.
C'est bien la première fois que ça m'arrive, mais j'aurais peut-être limite préféré que certaines scènes soient supprimées, pour laisser d'autres s'étirer, pour laisser ces deux êtres torturés nous faire part de leur torture. 
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C'est dommage, parce que le reste est nickel : pas de scènes crues de violence ( le livre est 100 fois pire ! ), tout y est effleuré, peut-être un peu trop du coup...
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Ma foi, me voilà déçue.
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5 oct. 2010

L'Assassin Royal

Cycle Fantasy
L'Assassin Royal
de Robin Hobb
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J'ai lu
Tome 1 - 509 pages
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2001
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Il est des cycles fantasiesques, qui sont l'essence même du transport vers d'autres horizons. On y trouve de la magie, des batailles héroïques, des sentiments nobles dans un univers terrestre, maritime ou céleste autre.
Et L'Assassin Royal a son charme, faut pas croire.
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C'est l'histoire, la longue, la tragique histoire, de FitzChevalerie, bâtard du Prince Héritier, qui se retrouve un peu par hasard à la cour du Roi, caché par celui-ci, parce ça fait désordre de présenter un petit fils illégitime lors d'un banquet tout ce qu'il a de plus coquet. Mais comme ils sont plutôt sympa, dans la famille, ils accueillent sans trop faire d'histoires le jeune garçon, qui recevra une éducation princière : maniement des armes, études des lettres, de l'écriture et des secret de l'Art, ce fabuleux pouvoir qui consiste à s'infiltrer dans l'esprit des gens !  Le jeune Fitz est alors destiné à devenir la main armée du Roi, comme son nom l'indique... Il grandira aux côtés du maître d'écurie, ce qui est une fort bonne chose, puisque les animaux auront une place importante par la suite. En effet, le deuxième "pouvoir" hantant les plaines des Six-Duchés consiste en la fusion avec un animal... Une souillure fort mal vue des braves gens...
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S'en suit un long périple sur 13 romans (en France poches) ou 6 (outre-Atlantique, ou grands formats) où j'ai été tiraillée par pleins d'émotions différentes.
Parce que oui, au départ, j'ai quand même merveilleusement accroché à ce cycle fabuleusement fantasy, et cela malgré un héros si plaintif et geignard qu'il passe souvent les limites de l'insupportable. Subissant davantage qu'agissant, vagissant j'ai envie de dire, on a sacrément envie de lui claquer le nez contre une porte en bois massif. Mais il y a du charme qui s'insinue a chaque page de ces livres. Des personnages secondaires extrêmement bien travaillés et mystérieux qui attirent bien plus l'attention que le premier rôle. Et c'est bien là que réside tout le génie de l'œuvre : les relations qui les unissent sont si intenses que toute la beauté explose dans des scènes dramatico-tragiques comme j'aime !
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Tirée de la BD, qui semble assez vilaine, si tu veux mon avis...

L'Assassin Royal, c'est un parcours initiatique, porté par un héros qui n'en est pas un. 
L'Assassin Royal, c'est le récit puissant d'un homme ordinaire qui n'a pas choisi son destin, malmené par la vie et par les événements qu'il précipite.
L'Assasin Royal, c'est un cycle magique porté par des personnages hauts en couleur qui nous emmènent dans un monde où passion rime avec trahison, complots et manipulations.
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Du moins, tout ça correspond à la première partie...
La deuxième partie commence 15 ans après la fin de la première... Et Robin Hobb n'aurait peut-être pas du donner suite à sa tragédie. Certes, j'ai eu comme un pincement au cœur de quitter le Fou et Vérité le Roi-Servant, mais c'est à ça qu'on reconnait un bon livre, non ?
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La suite est censée un deuxième lot de péripéties plus ou moins glorieuses, mais ne fait que faire pencher la balance vers le bas. C'est une série de clichés et de déceptions qui s'accumulent, pour nous offrir un final heureux et décevant au possible. Des mystères qui n'auraient pas dû être éclaircis ; des rencontres qui n'auraient pas dû être faites ; des exploits qui auraient dû être évités... Bref un beau gâchis quand on voit tout ce qu'elle avait réussi à créer.
Alors on aura qu'à dire que le cycle se compose de 6 romans, et puis se sera parfait !

Ta vie contre un Twinkie

Zombieland, de Ruben Fleischer
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avec Woody Harrelson, Jesse Eisenberg, Abigail Breslin, Emma Stone...
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25 novembre 2009
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Habituellement, c'est pas vraiment mon truc, l'hémoglobine qui fuse, les boyaux qui giclent et les casse-croutes humains. C'est vrai quoi, les zombies, c'est moches, violents, ça mange salement et ça arrive toujours par surprise avec un fond sonore qui te fait bondir ton cœur vers le plafond. Alors j'aime pas. Je suis une vraie personne avec des vrais sentiments, tu crois quoi, Ô Affreux Hôte ?!
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Il n'y a peut-être que 28 jours plus tard qui fait exception à la règle... Et Je suis une légende, un cran en dessous...
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Et puis ce genre de films... De l'horreur parodique. 
Bienvenue à Zombieland nous propulse dans un avenir proche : après la paranoïa vache folle est venu le tour de l'humain fou, puis du zombie fou. Colombus est un jeune homme un brin trouillard, aussi costaud qu'un mérou en train de griller au soleil. En temps normal, il serait de la trempe des gens qui se font bouffer dès le début de l'épidémie, lorsque zombies il n'y avait point encore. S'il est encore là, alors que la Terre est devenue Zombieland, c'est parce qu'il respecte toute une série de règles... Il rencontre alors un jour Tallahassee, un mec, un vrai, dur et tatoué, qui roule en Cadillac et qui manie comme un dieu les armes les plus pointues. Lui, le déboulonnage des zombies, il en fait tout un art. Ils choisissent de faire un bout de chemin ensemble, dans ce monde dévasté et dangereux. Un chemin qui croisera vite celui de deux sœurs qui tentent également de survivre là-dedans...
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C'est idiot, sanguinolent, sans pitié et nul. Du coup, l'absurdité des scènes amorcent des débilités encore plus grandes. Voilà tout.
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Plutôt pas mal, comme divertissement. Pas un film qui révolutionne le genre, beaucoup moins grave que les autres cités précédemment, mais beaucoup plus frais. Oui oui !

4 oct. 2010

Mystérieuse Peau

Drame
Mysterious Skin
de Scott Heim
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Au Diable Vauvert
2005
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407 pages
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Cela fait plusieurs articles légers qui passent, et je me dis que tu vas penser que je ne jure que par l'eau à la rose. Alors j'ai décidé : parlons pédophilie !
Glorieuse idée, je sais...
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En vérité, j'ai été attirée par le livre quelques années après la frustration de ne pas avoir vu le film. Évident n'est-il pas ?!
Et je cherche depuis tout-à-l'heure la manière de présenter la chose. Les longues tournures ironiques et alambiquées ne seraient pas les bienvenues, aussi, ça va être rapide.
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Il s'agit du récit douloureux de deux jeunes garçons ayant été un jour confrontés à un moustachu peu scrupuleux. 
Voici la quatrième de couverture :
"Récit bouleversant de deux quêtes douloureuses, de deux destins meurtris que rien ne semble pouvoir apaiser, Mysterious Skin explore, sans complaisance, sensationnalisme ni faux-semblants, la question de la pédophilie, la complexité de l'éveil sexuel et le passage à l'âge adulte. Tracé d'une plume sobre, empreint de poésie et de délicatesse, un magnifique portrait de l'enfance, dans la violence de relations troubles et traumatisantes."
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Le premier, Neil McCormick, a plutôt bien vécu cette épreuve, si l'on peut dire... En tout cas, il glorifie sans cesse son bourreau, le hissant au rang de dieu amoureux. Le deuxième, Brian Lackey a choisi de ne pas se souvenir. Oubliées, ces heures passées entre les bras de l'entraineur. Jusqu'au jour où, trop hantés par ce qu'il a vécu, il choisit de partir en quête de son passé...
Si en effet, le texte est relativement sobre pour ce qu'il raconte, nous ne sommes pas épargnés par la violence quotidienne de ces jeunes.
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Quand l'un a choisi de vivre son homosexualité dépravée au grand jour (nous sommes entre les années 80 et 90, autant dire que la liberté sexuelle n'était pas la même qu'aujourd'hui), l'autre se consacre corps et âme à la découverte des petits hommes verts. Si en apparence, le récit, porté par ces deux-là, ne peut être que désordonné, sans lien et surtout puérile et commun, une ombre vicieuse s'insinue toujours en fond... Un passé commun, des plaies qui ne semblent pas pouvoir cicatriser, autant de sensations noires et éprouvantes pointent le bout de leur nez... Jusqu'au moment où elles éclosent et frappent, sans arrêt, sans pitié, nous offrant des scènes difficilement supportables.
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Pour sûr, ce roman apporte son lot de traumatismes, de violences et d'épreuves mais aussi de personnages touchants et attachants. Des personnages qui se cherchent, dont le futur à, semble-t-il, été déterminé l'été de leur huit ans. Nous avons deux témoins sous nos yeux : un qui a accepté, l'autre qui a fait un blocage. Deux parcours parsemés d'histoires  et de volontés différentes, mais une même souffrance qui explose dans un final si tendre et si éprouvant que je n'arrive pas à te résumer convenablement l'affaire...
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Pourtant, d'une certaine manière, je le trouve magnifique, ce livre...
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