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Pièce Sombre :

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Salle des Archives :

Les films...
Qu'ils nous permettent de nous évader, qu'ils nous fassent rêver, rire, pleurer ou qu'ils nous irritent au plus haut point, ils sont l'émotion à l'état pur...
Alors Moa, je veux en parler, partager et avoir ton avis, Ô Hôte Curieux !

Quant à la lecture, plaisir solitaire, je découvre peu à peu que chacun recherche quelque chose de différent en ouvrant un livre... Quoi ? Telle est la question...
Je ferai ici un compte-rendu absolument pas objectif des livres qui se sont soumis à ma pupille...

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2 déc. 2010

Moins d'un billet

Ces derniers temps, je ne sais pas ce qu'il se passe, mais je crains d'être entrée dans une spirale dévastatrice du Septième Art... Je les enchaîne, les déceptions, et si je te disais tout ce que ma pupille à eu le malheur de voir, tu vas penser que je suis une insatisfaite refoulée, frustrée et incorrecte...
Qui sait, c'est peut-être vrai...
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Ou alors il doit exister des périodes d'infortune, que tu ne peux éviter, que tu ne peux qu'affronter les yeux plissés au risque de voir le navire couler. Ce qui n'est pas notre volonté...
Mais comme il me plait de me contredire, ne parlons pas de ceci maintenant.
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99 francs, de Jan Kounen
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avec Jean Dujardin, Jocelyn Quivrin, Patrick Mille...
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26 septembre 2007
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J'ai volontairement choisi de te parler de la version non transcrite en euros, parce que je trouve ça idiot, je transformer 99 francs en 15 euros.
Ce que ça change dans le film ? Rien du tout...
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Que ce soit en francs ou en euros, nous sommes toujours en présence d'Octave et sa bande de joyeux drilles, publicitaires, maitres du monde. Comme ils le résument très bien, ce sont eux aujourd'hui qui décident ce que tu aimeras demain.
Jour après jour, nous découvrons l'envers du décor, le quotidien dépravé d'un univers inquiétant... Le monde impitoyable de Dallas, c'est de la guimauve à côté de celui de la pub.
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Des journées de manipulation mentales rythmées à grands renforts de sniffage de coke, de festivités délurées et de stripteaseuses tout en arguments, Octave aime sa vie. Du moins, celle qu'il s'est créée, dans salauland, lui sied plutôt bien. Jusqu'au jour où il tombe amoureux...
Le Joufflu n'étant pas compatible avec le papillonnage irrespectueux, il va amener quelques remous avec lui. Et à cela, Octave n'était point préparé ; la déchéance tragique s'installe.
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Le sujet, rondement mené, est imparable.
La manière d'amener le sujet, quant à elle, est irrésistible... 
Porté par un Jean Dujardin tout en cheveux, avec quelques apparitions inopinées de Beigdeber et sa gueule de con [ pardon, n'y voyez rien d'offensant ] qui n'a rien à faire là, le film passe de comédie critique à satire mordante de la société de consommation qui nous gouverne.
De tourbillon fou où on se prend mille étoiles dans les yeux au choc frontal d'une réalité impitoyable, il n'y a qu'un pas que Jan Kounen franchit avec délectation.
C'est très bien vu, et ça fait réfléchir...
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L'heure et demi passe très vite, tant qu'on n'a pas réellement le temps de réagir sur le coup. Et ça, c'est un signe.
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J'ajouterais seulement un bémol pour la deuxième fin, présentée comme telle, à l'image d'une publicité parfaite dans un monde parfait, que j'ai trouvée mal amenée, trop longue et inutile (serait-ce une volonté ? En effet... Mais ce n'est pas une raison ) puisqu'elle m'a goûté mon plaisir...

Vita Aliorum

Science-Fiction
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Chroniques martiennes
de Ray Bradbury
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Folio SF
318 pages
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2002
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Et si on n'était pas seuls dans l'univers ? Une question guère nouvelle, qu'on s'est tous surpris à se poser alors que les étoiles gravitent brillamment haut dans le ciel. Une question qui est juste apparue à certains, une question qui a eu pour effet une divagation enthousiaste pour d'autres, une question qui a donné lieu à un récit pour d'autres encore... Mars étant, scientifiquement parlant (oulà, qu'est-ce qui m'arrive moa, de parler science ?), la planète la plus proche de la Terre susceptible d'avoir accueilli une présence vivante, et il n'en faut pas davantage pour amener les imaginations fertiles vers des horizons de voyages spatio-temporels... pour notre plus grand plaisir !
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Et puis, Bradbury n'est pas vraiment un p'tit nouveau dans la matière, alors je ne me mouille pas trop pour la présentation du sujet. Cela dit, je débute en ce qui concerne les expéditions martiennes : d'habitude, je suis plus trempée dans les farfadets et les guerres héroïques, que veux-tu, on ne puis tout connaitre, Ô Adoré.
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Mais je m'égare.
Le point de départ de ces Chroniques est le voyage sur Mars. Les terriens l'ont toujours convoitée, il est logique qu'un jour, des hommes fouleront sa terre... Qu'y trouveront-ils alors ?
Ray Bradbury se l'est imaginé, et a construit toute une série de récits mettant en scène la progression et l'acharnement d'une colonisation certaine. Des situations tantôt absurdes, drôles, tantôt terriblement tristes et injustes, tantôt prévisibles, mélancoliques...
Des nouvelles oscillant entre le fantastique et la SF, il est clair que ce cher Brad est un touche à tout qui le fait avec doigté, alors pourquoi se priver ?
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Une vision d'un futur où tout est possible, où vie est synonyme de destruction, où raison garder il faut savoir, mais que vient faire la raison là où le pouvoir entre en jeu ?
Une vision du futur qui ne peut que nous toucher, parce que malgré tout, ces personnages sont humains, et par certains côtés, te ressemblent, oui toa, Curieux Hôte.
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Voilà un petit extrait qui m'a particulièrement plu :
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« - On dirait que vous croyez aux esprits.
- Je crois à ce qui a été accompli, et bien des choses l'ont été sur Mars, les preuves sont là. Il y a des rues et des maisons, il y a des livres, j'imagine, des grands canaux, des horloges et des endroits pour abriter sinon des chevaux, du moins des animaux domestiques quelconques, à douze pattes si ça se trouve, qui sait ? Où que je tourne les yeux, je vois des choses qui ont servi. Qui ont été touchées et maniées pendant des siècles.
Demandez moi donc si je crois à l'esprit des choses dans la mesure où elles ont servi, et je répondrai oui. Elles sont toutes là. Toutes les choses qui avaient une fonction. Toutes les montagnes qui avaient un nom. Et nous ne pourrons jamais nous en servir sans éprouver un sentiment de gêne. Et d'une façon ou d'une autre, les montagnes ne sonneront jamais juste à nos oreilles ; nous leur donnerons de nouveaux noms, mais les anciens noms sont là, quelque part dans le temps et ces montagnes ont été modelées et contemplées sous ces noms-là. Les noms que nous donnerons aux canaux, aux montagnes, aux cités glisseront dessus comme l'eau sur les plumes d'un canard. Peu importe la façon dont y toucherons, nous ne toucherons jamais Mars. »
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Et puis, c'est toujours intéressant de voir comment le futur était perçu il y a de ça une cinquantaine d'années seulement...
Les Chroniques Martiennes, ou l'onirisme flattant la mélancolie... Ailleurs...
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Jubilatoire.

Big Brother is back

Je crois que je suis malade. Ne pas pouvoir s'empêcher de coupler littérature est cinéma, tu crois que ça a un nom ?
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En tout cas, le fait est là : si j'ai le malheur d'apprendre qu'un film est l'adaptation d'un livre [ ou vice-versa ] ( ce qui est plus rare, j'ai l'impression ), c'est définitif : je prendrais connaissance des deux. Point final.
Des fois, c'est un bon réflexe, qui donne naissance à une belle et grande histoire d'amour [ une pinte offerte à celui qui trouve à quoi je fait référence... petit malin ! ] ; mais il y a les autres fois... plus délicates... difficiles... plus affreuses !!!
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1984, de Michael Radford
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avec John Hurt, Richard Burton, Suzanna Hamilton...
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Production en 1984 (étrange, n'est-il pas ?!)
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Faisant irrémédiablement partie de ma semaine de la loose, autrement dit, de cette période terriblement soumise à l'Infortune, qui se prend pour une déesse, ah ! que je ris ! mais je la vaincrais !, 1984 tente laborieusement d'illustrer ce qui, visiblement, est impossible à illustrer. Le 1984 d'Orwell semble définitivement { oui, j'ai une folle envie d'user d'adverbes, cela te pose-t-il un problème quelconque ? } intouchable.
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Il était pourtant visiblement clair qu'un roman si parfait, au style si particulièrement jouissif et la prose merveilleusement maitrisée, fasse appel aux tréfonds de notre imagination. Le cinématographe est un Art magique, c'est indéniable, mais il a ses limites. En quoi, tu te demandes, Ô Hôte Cinéphile qui se sent d'un coup personnellement touché ? La réponse est simple : du moment où l'on crée un film, on pose des images. Du moment où l'on pose des images, on réduit d'une façon significative des nombreux éléments qui restaient flous dans ton esprit de lecteur, donc modelables à l'infini par ton imagination fertile.
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Et cette transcription d'une histoire que l'on avait portée aux nues sur le papier est horriblement passée sur la pellicule, visuellement parlant. Ça n'est pas du tout comme je l'avait imaginé. Tu t'en serais douté, Ô Hôte Perspicace.
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Le résultat est gris, morne, long et lent ; les personnages sont affreux, incompréhensibles, antipathiques. Alors là oui, les scènes qui se succèdent relatent presque linéairement le roman, mais c'est fou à quel point la perfection de l'un peut être bafouée par l'autre ! Je ne pensais pas que cela fut autant possible. Mais si.
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Ce qui est triste, c'est que ma vision de cette société régie par une entité toute puissante et impitoyable se retrouve entamée par cette vision d'un film d'hérétique accompli.  Il y a des fois où l'on devrait s'abstenir...
Pourtant, je vais tout faire pour l'oublier, ce qui est délicat, puisque je me force présentement d'y repenser pour te faire part de mes souffrances...
Fin du message. 
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